dimanche 4 janvier 2015

Casanova en grands voyages

Un bateleur de foire pourrait en crier les dimensions hors normes : 48cm de haut par 33cm de large, près de 3kg sur la balance !
Mon retour dans les salons de Monsieur de C., après une si longue absence épistolaire, se devait d’être à la (dé)mesure de Casanova. Et il devait aussi être un clin d’œil au thème du voyage. Le livre en très grand format Les voyages de Casanova (Citadelles & Mazenod, 2014, EAN 9782850886256 ; fiche sur le site de l’éditeur) ravira les amateurs de beaux livres et plaira à ceux qui, même s’ils connaissent déjà bien la vie du célèbre Vénitien, aime à découvrir des ouvrages exploitant cet univers si riche.



Ici, pas de surprise sur les textes extraits d’Histoire de ma vie, la somme (plus ou moins) autobiographique de Casanova, dans l’édition passionnante établie par Francis Lacassin (Ed. Robert Laffont, collection Bouquins, 1993), dont j’ai déjà eu l’occasion du dire du bien. Les autres textes, de la plume de Marco Carminati, historien de l’art – qui aussi écrit, par ailleurs, sur Piero della Francesca –, apportent quelques perspectives complémentaires.

Casanova a parcouru la grande Europe avec, comme principaux bagages, son esprit éclairé, son bagout bien d’aplomb, son charme sur les femmes comme sur les hommes, son élégance jusque dans la tricherie, sa capacité à retomber sur ses pattes comme les chats.
Ce beau livre évoque les voyages de Casanova au travers de textes touchant à des villes (Venise, Vienne, Paris, Londres, Berlin, Moscou, Madrid), des grandes plumes (Jean-Jacques Rousseau, Voltaire) et des despotes plus ou moins éclairés (Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie), des amours pas toujours faciles (Ester), et des épisodes peu glorieux dont il fera des moments de gloire (son incarcération puis évasion de la prison des Plombs, ou encore le duel au pistolet contre le comte Braniski).

Quant aux illustrations, elles mêlent, de façon assez originale, des images très différentes : des photographies en noir et blanc des villes évoquées, remontant aux années 1870 à 1930 ; quelques tableaux de peintres contemporains de Casanova, dont celui de Jean-François de Troy en couverture, La déclaration d’amour (1724) ; et des aquarelles d’Auguste Leroux, qui illustraient l’édition d’Histoire de ma vie de Javal et Bourdeaux (1932).



Même s’il n’a rien de révolutionnaire ou de renversant dans la production autour de Casanova, c’est un ouvrage qui saura faire plaisir aux amateurs de beaux livres et aux passionnés de Casanova.


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